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Une retraite bien méritée

le mardi, 22 juin 2021. Publié dans Rencontres

Une retraite bien méritée

Camille, en compagnie de Marc Mabille, Sassoun Markoussian et Celya Mbembe (de gauche à droite)

Camille Megard a commencé en 1984 sa carrière professionnelle comme ergothérapeute à la Fondation Foyer-Handicap. Après 37 ans d’activité, elle prend une retraite bien méritée.

Comment envisagez-vous votre retraite ?
Très bien ! La première chose sera de retrouver mon rythme naturel et donc de choisir à quelle vitesse je veux aller. J’ai pris conscience ces dernières années que, même avec une semaine supplémentaire de vacances, celles-ci me paraissaient de plus en plus courtes. J’avais envie de faire tellement de choses que je n’avais plus assez de temps pour tout réaliser.

Ma retraite me permettra d’aller au bout de tout ce que je veux faire.

Quelle sera la première chose que vous ferez, une fois retraitée ?
Trouver une bonne recette de scone ! C’est un gâteau anglais que j’ai mangé seulement 3 fois dans ma vie et que j’ai adoré. Il est beaucoup plus savoureux et moelleux que les madeleines. Il se déguste à l’anglaise avec un peu de confiture de fraise, des framboises et de la chantilly.

Je lance donc un appel à la Fondation pour que quelqu’un me transmette une bonne recette de scones. C’est une expérience à faire que de manger des scones !

Lemon Scone with Jam 6849605425 Moyen

Quels sont vos meilleurs souvenirs à la Fondation ?
Lorsque je partais en camps avec les résidents. J’avais ainsi l’opportunité de passer plusieurs jours sans contrainte, en compagnie des personnes avec qui je travaillais.

Je me rappelle d’un camp dans la Drôme où nous avions le projet de découvrir un village, perdu dans la montagne, dont l’école était menacée.

Dans les guides, il était bien indiqué que la route est carrossable. Ceci s’est avéré correct les premiers kilomètres. Il y avait quatre personnes en fauteuil roulant dans le bus et nous roulions à 20 km à l’heure.

C’était en fin de journée. J’ai pensé : « si nous avons une crevaison ici, nous sommes mal ». Et les résidents derrières m’ont répondu : « pas de problème, continue et accélère ! » J’étais contente d’être arrivée en haut et de boire un verre sur la terrasse du village, mais qu’à moitié rassurée, car il fallait encore faire le chemin en sens inverse pour rentrer !

Qu’est-ce qui vous a le plus marquée durant cette période ?
L’augmentation impressionnante du temps consacré à l’administratif.

Comment imaginez-vous le futur de l’ergothérapie en institution ?
Très bien. Nous allons vers une période où l’ergothérapie sera de plus en plus présente en résidence.

Au niveau technologique, j’espère que l’évolution des moyens auxiliaires destinés au contrôle de l’environnement offrira plus de simplicité.

Les bases de l’ergothérapie resteront les mêmes, soit l’accompagnement de l’activité des bénéficiaires sous toutes ses formes.



Questions décalées

Détestez-vous toujours autant les cintres ?
Ah oui ! Cependant, un peu moins que lors de ma dernière interview à l’occasion de mon jubilaire des 30 ans, en 2014. J’étais alors en plein déménagement. Je bataillais constamment. Les cintres étaient trop lourds, trop grands ou trop petits. Pour les ranger, ils s’accrochent quand il y en a trop et je ne sais plus où les mettre. Le cintre est vraiment un objet du quotidien que je n’aime vraiment pas.

Une anecdote
Il y a plusieurs années, un résident rêvait d’aller dans les Landes en camping-car. Nous avons trouvé le véhicule adéquat, conseillé par le centre suisse des paraplégiques de Notwill. Il faisait 7 mètres de long !

Nous partons et passons la frontière. Ma collègue qui conduisait me propose de s’arrêter un petit moment à Viry, situé à quelques kilomètres du Foyer.

Je prends le volant pour repartir. Mais impossible de faire démarrer le bus. Le résident et son accompagnant sont paniqués. Ils imaginent déjà que les vacances tombent à l’eau.

Nous appelons le service de dépannage. Nous attendons au moins deux heures un premier camion de remorquage. Cependant, il est trop petit.

Nous attendons deux heures supplémentaires pour enfin voir la dépanneuse adéquate arriver. Nous avons passé tout l’après-midi sur ce parking de Viry. Finalement, nous sommes rapatriés à la résidence du Petit-Lancy.

Nous passons toute la soirée avec l’animatrice pour trouver un nouveau lieu de vacances proche de la mer.

Le lendemain, ma collègue m’appelle pour me dire : « c’est bon, j’ai trouvé, nous pouvons partir lundi avec… malheureusement… un bus du Foyer.

Époque préférée
Maintenant, car je ne suis pas nostalgique du passé. Dans chaque époque, il y a eu du bon. Cependant, j’ai quand même une petite préférence pour les années 80 et sa musique.

Un super pouvoir
Celui de se « transplaner », un pouvoir que j’ai découvert dans les films d’Harry Potter. C’est quelque chose d’instantané, de rapide, de léger, qui permet de se déplacer où l’on veut. C’est une forme de liberté dans le déplacement. Il n’y a pas les problèmes liés à la circulation, la distance, et l’inconfort du moyen de transport.

Quand j’étais enfant, je rêvais souvent que je pouvais voler. Mon vœu le plus cher est de pouvoir me « transplaner » depuis ma maison pour aller travailler.

Destination de rêve
L’île Norfolk, décrite dans un livre que je viens de terminer. Il s’agit d’un territoire australien situé dans l’océan Pacifique entre la Nouvelle-Zélande et la Nouvelle-Calédonie. Elle ressemble à un vrai paradis.

Version audio