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Dans la peau de l’Aepyornis, l’oiseau-éléphant

le mercredi, 01 novembre 2023. Publié dans Point de vue

Dans la peau de l’Aepyornis, l’oiseau-éléphant

Partez avec nous découvrir une espèce d’oiseau méconnue de l’île de Madagascar qui a disparu aux alentours de l’an 1000.
Nous avons effectué un voyage dans le passé d’avant l’an 1000, pour rencontrer Maya Belle, un oiseau-éléphant.

Une interview exclusive ! 

Pourquoi cette dénomination d’« oiseau-éléphant » ?
Ce terme a été inventé par l’explorateur Marco Polo. Je fais partie des oiseaux les plus gros de l’histoire ! Je mesure 3 mètres, presque 2 fois votre taille, pour un poids de 450 kg. Mon compagnon, Vorombe Titan, mesure 3,50 m et pèse 650 kg !

J’ai un cou plutôt allongé, mais ce n’est pas le même que celui de la girafe. Ma colonne vertébrale est assez longue, mes membres antérieurs sont inexistants, et mon bassin est extrêmement bien développé. Mon fémur est court, mais il me permet une puissance incroyable lorsque je fais mon jogging, grâce à mes tarso-métatarses ! Ce sont des os qui se trouvent au bas de nos pattes arrière et qui sont fusionnés pour ne former qu’un seul et unique os. D’ailleurs, j’ai une ressemblance assez similaire avec ma cousine Daisy l’autruche.

Mais, je dois vous avouer que si je suis bien le plus gros, je ne suis pas l’oiseau le plus grand au monde. Notre espèce est devancée par un cousin éloigné, le Moa géant, qui réside en Nouvelle-Zélande.

Je suis incapable de prendre mon envol à cause de mon poids, j’ai quand même une structure squelettique de petites ailes.

Cependant, je cours très vite et suis capable d’accélérations record pour échapper à mes prédateurs.

Nous sommes sur notre île de Madagascar depuis près de 60 millions d’années !

Que signifient les mots Vorombe et Aepyornis ?
Notre espèce comprend trois genres : Vorombe, Aepyornis et Mullerornis.

Comme je viens de l’île de Madagascar, j’ai un prénom malgache : dans ma langue, Vorombe signifie « gros oiseau ». Aepyornis vient du grec ancien, il signifie « immense oiseau ». Et pour finir, Mullerornis tient son nom du naturaliste M. G. Müller.

J’imagine que vos œufs sont énormes ?
Oui, tout à fait ! Ils ont une circonférence de plus de 1 mètre, une longueur pouvant atteindre 34 centimètres, et un volume de 9 litres. Si on le compare avec un œuf de poule, celui-ci ne fait que 0,06 litre. Il faudrait donc 150 œufs de poule pour atteindre le volume du nôtre. Et cela représente plus de sept fois le volume d’un œuf de ma cousine éloignée Daisy l’autruche !

Quel est votre plat favori ?
Je suis une grande herbivore, j’apprécie toutes sortes de végétaux.

Comment voyez-vous votre futur ?
Je suis très inquiète. Nous vivions tous très heureux jusqu’à l’arrivée de vos compagnons humains. Ils ont malheureusement commencé à nous chasser pour manger notre viande et nos œufs.

Avez-vous une légende à votre sujet ?
Tout a commencé dans « Les Mille et Une Nuits » avec l’histoire de Sindbad. Lors de son second voyage, il fut oublié sur une île.

Il a été surpris par une ombre qui n’était autre que celle d’un immense oiseau. Il s’est souvenu alors d’une légende transmise par les matelots qui parlaient de l’oiseau géant.

Dans les récits malgaches, on raconte également une histoire semblable. On m’appelle le Vorompatra qui signifie « oiseau géant des marais ». 

Le saviez-vous ?
Des œufs d’Aepyornis ont été trouvés en 1851 par un marchand qui avait fait escale à Madagascar. Le zoologiste Isidore Geoffroy Saint-Hilaire va les étudier et ils seront conservés à la Galerie de Paléontologie et d’Anatomie comparée de Paris. Actuellement, les Malgaches peuvent encore trouver des œufs intacts qu’ils utilisent comme urnes. Ils sont parfois vendus aux enchères.

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