logo facebook

De fil en aiguille, je me suis attaché à la broderie

le vendredi, 08 décembre 2017. Publié dans Rencontres

De fil en aiguille, je me suis attaché à la broderie

Joë Colonnaz, un Franco-Suisse qui revendique ses origines corses, travaille au secteur Broderie du Label-fh, à l’atelier du Petit-Lancy, depuis 9 ans.

L’équipe du Service de Broderie numérique offre à ses clients l’opportunité de mettre en valeur leur image sur toutes sortes de supports textiles.

« Le client vient avec sa proposition de logo et un support textile. Des essais sont effectués sur un échantillon de tissu. Une fois validé, le logo est brodé à l’emplacement souhaité. La broderie terminée, le produit passe au conditionnement où se font la finition, le repassage et l’emballage », explique Joë Colonnaz.

La broderie numérique exige une grande qualité professionnelle. « Vous n’avez pas le droit à l’erreur, il faut être précis. Les coupures de fils ne doivent pas se voir, chaque série nécessite que le logo soit systématiquement posé au même endroit », souligne-t-il.

Joë est très impliqué dans son travail où la routine n’existe pas : « Chaque logo est différent. Il y a toute une mise en place, une préparation des fils, le choix de la bonne couleur. Nous nous appliquons à toujours avoir le même professionnalisme. »

Parmi les nombreux logos qu’il a traités, Joë a été particulièrement touché par celui de l’Institut International de Lancy : « C’est valorisant qu’une école reconnue et prestigieuse s’intéresse à notre activité. Nous avons brodé 2000 pièces sans en rater une seule. Pour nos clients, le handicap n’existe pas, nous sommes des professionnels qui effectuons un travail de qualité. »

Sa rencontre avec Foyer-Handicap

Il y a une douzaine d’années, Joë Colonnaz a eu un accident de moto dont il a sous-estimé les conséquences : « peu de temps après cet événement, j’ai eu de violents maux de tête. J’ai été victime d’une rupture d’anévrisme qui a provoqué un AVC. Après deux ans d’hospitalisation, je me suis retrouvé chez moi sans l’usage de la parole. J’ai été lâché de toutes parts. Mais heureusement, ma compagne, une femme extraordinaire, ne m’a jamais laissé tomber. »

À sa sortie de l’hôpital, Joë cherche à se réinsérer dans le monde du travail : « je me suis souvenu que j’avais effectué des terrassements pour Foyer-Handicap lorsque j’étais contremaître. » Il contacte alors la Fondation et rencontre un responsable : « celui-ci m’a fait remplir un dossier et m’a dit qu’il y aurait éventuellement une place à la broderie. »

Après un stage positif, il commence sa nouvelle activité professionnelle à l’atelier des Voirets, dirigé par Daniel Boschung, un homme charismatique et drôle. Les débuts ne sont pas évidents : « je n’ai pas suivi de formation pour l’utilisation des machines à broder. J’ai appris sur le tas. Au départ, j’étais perturbé et turbulent. Mes collègues ont beaucoup pris sur eux pour m’aider à améliorer mon comportement. J’ai énormément travaillé, ça n’est pas venu du jour au lendemain. »

Joë a tout de suite apprécié la disponibilité d’Alen Duracak, le maître socioprofessionnel du secteur, et l’accueil de toute l’équipe de l’atelier : « enfin, l’on s’intéressait à moi et l’on me donnait un travail. De fil en aiguille, je me suis attaché à la broderie. »

Il est reconnaissant envers ses collègues pour leur patience : « il m’est arrivé de faire des erreurs, mais jamais il n’y a eu un grief contre moi. Certes, on me recadrait, mais en me disant toujours que j’y arriverai mieux la prochaine fois. »

En neuf ans, Joë a énormément progressé et son rendement s’est grandement amélioré : « au début, nous faisions 70 polos par jour. Actuellement, nous en brodons plus de 160 quotidiennement ! »

« À la broderie, nous sommes comme les mousquetaires : c’est un pour tous et tous pour un ! », affirme-t-il avec fierté.

Joë Colonnaz remercie la Fondation Foyer-Handicap et sa Directrice générale, Madame Creffield, qui lui ont permis de se réinsérer professionnellement sans quoi il ne serait peut-être plus là aujourd’hui.

Parcours
Joë Colonnaz a eu un parcours professionnel atypique. « J’ai eu une enfance difficile. Mon père possédait des boulangeries et un salon de thé à Megève. J’y travaillais, mais ne m’y sentais pas bien », se remémore-t-il.

Le grand entrepreneur Francis Bouygues est à l’époque un client régulier du salon de thé. « Une fois, j’avais raté un gâteau. Mon collègue me l’a balancé à la figure. Mon père a dit à Bouygues : je ne sais pas que faire de mon fils, prenez-le ! » Joë a alors l’opportunité de collaborer avec Francis Bouygues qui le prend sous son aile : « Il m’a permis de rentrer au Centre d’éducation technique d’Annemasse où j’ai obtenu les certificats d’aptitude professionnelle de maçon, de carreleur et de coffreur. Puis, j’ai fait un baccalauréat professionnel et un brevet de technicien supérieur. »

Par la suite, il a travaillé comme contremaître en Valais et plus tard en Afrique, pendant 17 ans. « De retour à Genève, j’ai œuvré pour l’entreprise Piasio où je faisais tous les gros terrassements, dont ceux de Cressy pour Foyer-Handicap. C’est à cette occasion que j’ai rencontré Madame Kaplun, alors Présidente de la Fondation, une femme de caractère à qui l’on ne pouvait rien refuser », se rappelle Joë.

Le secteur broderie numérique
Le secteur broderie numérique comprend deux parties : un local de programmation et de réalisation de cartes à broder avec trois ordinateurs et un local de production avec trois machines à broder. 

Trois collaborateurs en emploi adapté travaillent à la programmation. Le programmeur doit être à même d’utiliser les logiciels Illustrator et Pulse (programme spécifique à la broderie). Il reproduit le logo du client, réalise des prototypes et collabore avec les brodeurs.
Cinq collaborateurs travaillent à la production. Ceux-ci doivent avoir une bonne vue (travail minutieux), la capacité à se concentrer (bruit permanent) et une certaine force dans les bras. Ils mettent en cadre les textiles, introduisent les supports sur la machine à broder, installent les bobines de fil, programment les machines à broder, gèrent le stock papier et tissus et entretiennent les machines.

Ces dernières années, un grand travail a été effectué par le secteur afin de rationaliser les matières premières.

http://www.label-fh.ch/fr/broderie

Galerie Photo

préparation informatique du logo
mesure de l’emplacement du logo
le logo est numérisé puis mémorisé dans la machine
les bobines de couleurs sont prêtes à broder
mise en cadre du textile
La brodeuse numérique en pleine action
La brodeuse numérique en pleine action
finitions au secteur Conditionnement
finitions au secteur Conditionnement
Divers logos du Label-fh
Exemples de logos brodés
Exemples de logos brodés
Exemples de logos brodés
Exemples de logos brodés

Version audio