logo facebook

La moto, ma passion 1ère partie

le vendredi, 18 mars 2016. Publié dans Point de vue

 La moto, ma passion 1ère partie

Mais pourquoi trouve-t-on tellement excitant de rouler sur un moteur équipé de deux roues dont l’arrière nous pousse vers des accélérations fulgurantes? Le vent dans le visage, les odeurs des paysages traversés et cette puissance de folie disponible à peine tourné la poignée de l’accélérateur et qui nous pousse dans les virages pris à la limite de l’adhérence et qui nous donne le tournis avec une sensation excitante de liberté totale.

Aller partout, ce qu’une moto tout-terrain peut faire, en toute liberté, grâce à ses aptitudes au franchissement ! Mais sur l’asphalte, elles ont un désavantage. Les pneus et la hauteur nous déroutent quelque peu face à une moto routière, qui par contre nous donne le vrai frisson du démarrage en trombe, voire d’un dépassement rapide de la voiture qui nous précède.

On tourne la poignée et voilà la moto qui se déchaîne et avale le bitume à une vitesse démesurée, mais l’attention et la concentration ne doivent jamais faire oublier la fragilité de notre monde, car malgré la puissance on doit aussi composer avec les autres usagers, motards ou pas. Le respect et la tolérance doivent être de mise et en toute circonstance, le fair-play, une imposition faute de quoi on risque de le payer cher. L’accident rôde tout près et n’attend qu’une seule petite faute d’attention ou erreur de jugement pour se manifester.

J’ai eu la chance de posséder différents types de motos. A commencer par une Suzuki 650 Dakar, vraiment haute sur pattes, ce qui n’était pas du goût de ma compagne. Alors elle, enfin ma moto, fut échangée contre une Honda VFR750 qui a changé ma façon de conduire à jamais. Elle accélérait très fort, était forte en freinage aussi, un régal à piloter que j’ai gardé jusqu’à ma Yamaha FZR 1000. C’était mon boulet de canon, une vraie machine de course sur route, tellement la puissance était présente, mais pas facile à maîtriser dans les virages. Il fallait tirer dessus, car elle tournait difficilement. Heureusement la puissance de freinage était à la hauteur, sinon j’aurais probablement fait les frais d’un eczéma du goudron comme on dit dans le milieu motard. La Yam a fait place à une autre Yamaha, mais la fameuse VMax cette fois, une superbe machine gris métal, qui était une moto construite autour d’un puissant moteur V4 qui faisait un bruit typique et adorable.

Mais finalement, elle n’était pas très confortable pour le passager et on me l’a volée. J’ai donc pris une routière pure et dure, une Honda Pan-European ST 1100 que j’ai changée, peu de temps après, pour la 1300 bien mieux équipée et surtout qui avait plus de pêche, ce qui était le principal défaut de la 1100. Elle était très confortable, m’a donné bien du plaisir, mais mon ex-femme avait peur que l’on ait un accident tous les deux et que les enfants soient orphelins de nous deux en même temps. Hélas pour moi, c’était me condamner à rouler seul. Enfin on a fini par divorcer et ma nouvelle copine aimait faire de la moto, ce dont j’ai profité un peu avant de la vendre (enfin, la moto, donc), pour bien plus tard acheter celle que je garde toujours : une Honda Hornet 900, une routière non carénée que j’aime beaucoup. C’est celle avec laquelle j’ai voyagé le plus. Avec ma compagne actuelle nous avons fait le Tessin et une partie de l’Italie en toute sécurité car en ballade cette bécane est exceptionnelle. Et quel plaisir dans les cols et les petites routes italiennes, ainsi que dans les villes visitées! Facile à tenir en ville et dans les agglomérations, nous avons bien roulé avec, avant mon AVC.

Depuis NIET, NADA, je ne peux plus conduire, ni même ma voiture que j’ai fini par donner à ma fille qui a passé son permis, ma psychologue préférée. Maintenant c’est ma fille cadette qui veut passer le permis moto! Que faire ?

La moto, c’est formidable, mais elle a un côté dangereux par le fait qu’elle est fragile face à une voiture par exemple. Le pare-chocs c’est notre propre tête et ce n’est pas rassurant. D’un autre côté je ne peux pas le lui interdire parce que moi j’en ai fait pas mal, donc «Papa si toi tu peux le faire pourquoi pas moi ?», je n’ai pas d’arguments et le «Je suis un homme et toi une fille» ne colle pas.

Alors voyons si elle changera peut-être d’avis, qui sait? Et hop un souci de moins, si jamais.

portrait Carlos Ribeiro

Carlos Ribeiro
Rédigé et illustré par C. Ribeiro, ex-motard et fier de l’être