« J’aime bien m’habiller chic, même si je galère au quotidien »

Je m’appelle Niels Vossenberg, reporter et monteur son pour le journal Synergies. Je suis en situation de handicap avec une mobilité réduite.

J’aime bien m’habiller chic, même si je galère au quotidien…

Le plus difficile dans l’habillage a toujours été de fermer mon pantalon, mes chemises et d’enfiler mes chaussettes. Avec le pantalon et les chemises, j’ai de la peine à insérer le bouton dans la boutonnière. Il arrive souvent que le fil casse et que je perde des boutons. Ceux-ci sont souvent de très petite taille et difficile à attraper.

Pour les chaussettes, je dois me baisser pour les mettre et également maintenir mes jambes à la bonne hauteur à l’aide de mes mains. En effet, ma spasticité les fait partir en avant et mes muscles se raidissent sous l’effort !

C’est donc très fatigant et compliqué de m’habiller seul.

Caroline de Cornière, une metteuse en scène et danseuse professionnelle avec qui j’ai travaillé à l’association dansehabile, m’a proposé de tester de nouvelles adaptations pour l’habillage, dans le cadre de travaux pratiques d’étudiants en Bachelor Design Industriel à l’ECAL (École cantonale d’art de Lausanne).

J’ai sauté au plafond de joie ! Et c’est parti pour trois sessions en tant que consultant d’habits pour personnes handicapées.

Le 23 novembre 2022, je me rends à Renens près de Lausanne.

Je me retrouve dans une ancienne usine en compagnie d’autres personnes à mobilité réduite et de seniors. Il y a un grand corridor avec des tables sur lesquelles les étudiants travaillent le matériel pour réaliser leurs idées. Ils donnent vie à leurs inventions !

Durant la première session, les étudiants présentent leurs créations, nous faisons connaissance et j’essaie quelques adaptations.

À la deuxième session, je prends véritablement la fonction de testeur. Je suis le grand super héros qui essaie les produits de la mode du futur ! Je donne mon avis et échange avec les étudiants. Ils en tiennent compte et me proposent de nouvelles améliorations que je valide ou non.

Dans la dernière session, je continue de tester les inventions sélectionnées pour un jury. La récompense des lauréats sera d’avoir l’autorisation de commercialiser leur invention.

Les adaptations qui m’ont le plus convaincu

• La manche à attache sur une chemise et la fermeture à velcros capable de s’adapter à n’importe quel vêtement, conçues par Léa Omez, étudiante en 2ème année Bachelor Design Industriel.
  
  
  
  
  
  
• Un système de fermeture de chemise à l’aide d’élégants boutons à pression ressemblant fortement à un bouton classique, créé par Basile Avvanzino, étudiant en 2ème année Bachelor Design Industriel.
  
   

C’est la première fois que l’ECAL nous convoque, nous les personnes handicapées à mobilité réduite. Et ça fait du bien ! J’ai été très bien accueilli. Je me suis senti comme un coq en pâte, en bonne compagnie.

J’ai particulièrement apprécié d’être écouté et considéré comme une personne à part entière !

Mon handicap me sert d’expertise. C’est la première fois que je fais ce travail de testeur. J’en suis très fier. Et content d’endosser cette responsabilité.