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L’intelligence artificielle, une menace pour le travail et notre avenir  ?

le mercredi, 08 novembre 2017. Publié dans Point de vue, Sciences et technologies

L’intelligence artificielle, une menace pour le travail et notre avenir  ?

L’intelligence artificielle est une expression à la mode utilisée à tout va, parfois sans compréhension de sa signification. Que l’on pense à Deep Blue qui a battu le champion d’échecs ou les robots qui réalisent toutes les tâches de manutention et laisse sans travail beaucoup de personnes qui naguère faisaient la fierté de l’usine. Désormais, nous parlons de la réelle ambition de l’entreprise qui est de réaliser un maximum de bénéfices, quel que soit le prix à payer. L’ouvrier doit faire la place au robot qui fait mieux, plus vite et qui n’a aucune revendication sociale. La machine travaille bien sans faire de bruit. C’est le rêve pour un patron d’usine qui réalise ainsi de meilleurs bénéfices tout en investissant moins d’argent. Il n’y a pas de salaires et des discussions sur la façon de faire pour ces machines. L’ouvrier, lui, a besoin d’argent pour nourrir sa famille. Bien sûr, on lui dit qu’il peut accéder à une autre fonction, plus noble, moyennant une formation, mais tous n’auront peut-être pas cette opportunité. Il reste encore quelques domaines où la machine a du mal à accéder, comme l’accouchement d’une mère. Cependant, ils sont de moins en moins inaccessibles aux talents des développeurs d’algorithmes. Aux États-Unis, on voit même maintenant des patients d’un cabinet de psychiatrie pris en charge par un robot. Il a recours à de gigantesques bases de données couplées à un accès permanent sur Internet, ce qui lui donne des compétences inégalées. Même l’interprétation gestuelle et des émotions ne sont pas interdites aux potentiels des équations. Toujours dans le domaine médical, le robot da VINCI est utilisé aux HUG. Il peut effectuer un grand nombre d’interventions chirurgicales, mais, fort heureusement, un médecin-chirurgien reste le maître de l’opération. Mais jusqu’à quand ?

À la vitesse où ça va, je ne sais pas ce que l’avenir nous réserve. Une chose est sûre, les ouvriers sont bel et bien une espèce en voie de disparition. Ce n’est pas demain que l’on verra des robots dans la rue faire des manifestations contre le gouvernement. Allons-nous rester impassibles à regarder l’anéantissement de nos voisins et amis qui n’auront bientôt plus de pain à manger, faute d’un travail leur permettant de gagner leur petit salaire ?

D’une manière plus philosophique, avec tous ces développements, ne serait-on pas en train de créer une intelligence plus forte que la nôtre, notamment en ce qui concerne son autonomie ? Si la machine peut prendre des décisions, ne va-t-elle pas en prendre une qui nous anéantira ? Il faut que les robots aient toujours besoin d’une décision humaine pour progresser, ce qui nous donnerait une mainmise sur ces machines.

Sur un plan plus personnel, la machine serait surtout une excellente compagnie et pourrait m’aider à passer le temps de façon plus utile, par exemple en faisant des jeux ou comme interlocuteur sur certains sujets qui me sont chers. Même si certains efforts ont été faits la machine a du mal à accéder aux services à la personne. Le 3e âge, par exemple, pourrait bénéficier de compagnons pour rendre leur solitude moins pénible. C’est le cas du Japon où il me semble que de petits robots poilus font bien ce travail. Il est vrai que les Japonais ont une culture qui favorise l’adaptation aux avancées technologiques. Une voiture autonome me serait aussi bien utile pour me conduire vers mes filles, me déplacer en ville, m’amener dans un grand centre commercial et voir ma copine qui me manque tant. Elle me permettrait d’avoir un peu plus d’autonomie et de liberté dont je suis privé depuis mon AVC. Oui, décidément, l’intelligence artificielle me serait bien utile.

En conclusion, je pense que nous aurons toujours besoin de l’homme dans le futur. Sinon, quelle sorte de monde gouverné par des machines allons-nous subir ? C’est pour cela que je suis un peu réticent concernant l’autonomie de l’IA. Cela me convient si elle reste dans le domaine automobile. Ailleurs, il faut l’utiliser avec précaution pour éviter les mauvaises surprises.