Il Reste Encore Demain

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Il Reste Encore Demain (C’è ancora domani) est une comédie dramatique italienne de 1h58, réalisée par Paola Cortellesi qui joue également le rôle de Delia. Réalisatrice et actrice, Delia accepte sa condition de personne sans aucun droit au cœur d’une famille dans une Rome de l’après-guerre. La période reste toutefois floue, mais on découvrira à la fin du film qu’il s’agit d’une année très importante (…)

Les thèmes abordés sont le patriarcat, le féminisme et la violence contre les femmes. En effet, Delia subit durant tout le long-métrage la violence et les humiliations de son mari Ivano (Valerio Mastandrea). Une violence racontée métaphoriquement en musique et sous forme de danse, rendant les scènes encore plus obscures et brutales que la férocité en elle-même.

Le thème du patriarcat reste dominant quasiment tout le film. Marcella, la fille aînée de Delia et Ivano, se soumet à l’interdiction de son père de fréquenter l’école, contrairement à ses deux frères cadets. Il y a aussi un rapport difficile entre Marcella et Delia, car la fille est un peu le moteur de la mère, la contrant durant tout le film pour lui faire prendre conscience de son état de maltraitance et de femme soumise.

Marcella à l’aube de son mariage avec Giulio, provenant d’une famille s’étant enrichie avec un bar, devient la prise de conscience de sa mère qui, présageant un mariage patriarcal et violent comme le sien, fait exploser le bar avec la complicité d’un soldat américain. Cela rendra à nouveau la famille de Giulio pauvre et le mariage est annulé par le père de la jeune fille, Ivano.

Delia pense à s’enfuir durant toute l’histoire, c’est en tout cas ce que suscite le film jusqu’à la fin. Le spectateur imagine sans cesse la fuite de Delia avec Nino pour qui elle semble avoir eu de l’affection dans le passé, mais il reste encore demain… Ses seuls moments de confidence sont avec son amie Marisa qui tient un stand de légumes au marché et avec laquelle elle fait ses aveux.

Entre temps, tout semble ralentir la fugue de Delia, notamment la mort du beau-père vivant dans la maison familiale.

Le mystère de la fugue règne jusqu’à la fin. Ce n’est pas l’histoire d’une famille des années 40’, mais celle d’une femme-victime à la poursuite de son émancipation.

Le décor du film est fabuleux ; Paola Cortellesi a imaginé une vieille histoire en noir et blanc avec le contraste des costumes de Paola Comencini et Alberto Moretti. Il y a le soin du détail dans le décor et les costumes ne sont pas mélangés à la grisaille de l’arrière-plan. L’histoire est parlée en dialecte romain et se passe dans le fameux quartier de Testaccio dans lequel se tient encore aujourd’hui le marché et le bar Moretti qui est en réalité le bar Giolitti.