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10 ans au service des personnes cérébro-lésées

le mercredi, 11 juillet 2018. Publié dans Actualités, 10 ans

« Il faut prendre soin de la personne afin qu’elle puisse prendre soin d’elle-même. »
  • Le chantier de Cressy, en avril 1998
  • des professionnels de la santé ont pu visiter le site de Cressy
  • Accueil des visiteurs sur le site de Cressy
  • collation ensoleillée sur la terrasse de Cressy

Le 15 novembre 2010, la Fondation Foyer-Handicap a célébré à travers plusieurs manifestations, les 10 ans du centre de Cressy, qui accueille essentiellement des personnes cérébro-lésées. Voici un résumé de l’article de Synergies qui accompagnait cet événement.

Le site de Cressy
Au premier abord, rien de particulier : un parking et un centre de santé appartenant aux HUG. Il faut passer sous le porche pour découvrir, sur la gauche, la Résidence Yamani, entourée d’un grand parc verdoyant où l’on peut entendre gazouiller les oiseaux. Tout au fond à droite, se trouve l’atelier de Cressy et l’imposante serre du secteur Horticulture. L’endroit est accueillant et calme.

Encadrer, travailler et vivre auprès des personnes cérébro-lésées
Afin de fêter dignement les 10 ans de Cressy et de partager le savoir-faire des équipes de la Résidence et des Ateliers qui s’occupent des cérébro-lésés, un cycle composé de trois événements a été organisé. Deux journées ont été mises sur pied pour les professionnels : une sur le site de Cressy et une autre au centre Rencontres de Courfaivre dans le Jura. Au programme, des ateliers, des débats et les visites des lieux. Trois conférences et un débat destinés au grand public ont clôturé ce cycle à l’auditorium Marcel Jenny aux HUG. Finalement, une fête a eu lieu le 30 novembre pour les résidents et les collaborateurs de Cressy.

Historique
Le chantier du Centre de Cressy démarre le 6 avril 1998. La grosse difficulté a été de mettre tous les bâtiments à niveau pour éviter les marches et assurer l’accessibilité aux personnes en fauteuil roulant. Il a fallu monter ou descendre les dalles pour obtenir une horizontalité totale. L’architecte a réglé ce problème, mais c’est véritablement un exploit. La Résidence Yamani et l’Atelier de Cressy sont inaugurés le 5 mai 2000. Les premiers résidents s’installent à la Résidence, tandis que les secteurs boulangerie-pâtisserie et horticulture de l’Atelier accueillent les premiers collaborateurs en situation de handicap. Entre-temps, 40 000 m3 de terre ont été déplacés et un volume de 19 600 m3 a été construit sur une surface de 4 800 m2. Le financement de la construction de la Résidence doit beaucoup à Son Excellence Monsieur Ahmed Zaki Yamani, fondateur de la Fondation Yamani, qui a fait un don généreux de plusieurs millions de francs. Le 19 janvier 2001 a lieu l’inauguration de « Cressy Bien-être », centre d’hydrothérapie-balnéothérapie. En 2002, « Cressy Bien-être » connaît de très gros problèmes de trésorerie qui exigent une série de mesures drastiques. Ainsi, la structure est transférée aux Hôpitaux Universitaires de Genève. Toutefois, ni l’Atelier de Cressy, ni la Résidence Yamani ne sont concernés par ces changements.

Trois journées consacrées aux personnes cérébro-lésées
« J’ai été particulièrement touchée par l’enthousiasme des maîtres socioprofessionnels et de l’équipe de Yamani pour les présentations et ateliers/débats. Ils ont eu le sentiment d’avoir réussi une action particulière. Ils ont pu transmettre leur savoir, leurs compétences et la richesse de leurs expériences », nous explique Claudia Grassi, Directrice générale de la Fondation Foyer-Handicap.

« Nous voulions avoir un regard le plus large possible, c’est pour cela que nous avons choisi un neurologue, le professeur Jean-Marie Annoni, un psychiatre, le docteur Domingos Ribeiro qui travaille à Courfaivre et une psychologue, Christine Ryser de l’Association Fragile qui traite des besoins de la personne traumatisée et de ses proches », souligne-t-elle.

Et après…
Intégrer la personne cérébro-lésée dans la société demeure un objectif essentiel. Malheureusement, les structures d’accueil et de soins manquent cruellement, de même que les informations qui pourraient faciliter cette réinsertion. Heureusement que dans certains cas, la famille supplée à ce manque. En Suisse romande, seules deux structures existent : le centre de Cressy à Genève, et le centre Rencontres de Courfaivre dans le Jura. En février 2011 la Fondation « Valais de Cœur » ouvrira en Valais une structure semblable à celle de Cressy.

Le rôle de la Fondation
Foyer-Handicap joue déjà un rôle dans l’accompagnement des personnes cérébro-lésées. Sa mission est également de veiller à ce que ses prestations soient proposées aux personnes. À ce jour, sur les 80 résidents de la Fondation, la moitié a été victime d’une lésion cérébrale ; pour les ateliers, cette proportion s’élève à 1 employé sur 4. Les capacités dans cette prise en charge de ce handicap particulier doivent se développer au sein la Fondation.

Depuis 2007, un pool d’accompagnement à domicile a été mis en place. Cette aide est complémentaire à la Fondation des services d’aide et soins à domicile. Claudia Grassi regrette que peu de personnes de l’équipe de Beau-Séjour aient participé à ces journées : « Nous devons retourner à Beau-Séjour pour informer toutes les personnes qui accompagnent les cérébro-lésés sur nos prestations, surtout pour des stages dans nos ateliers. Nous devons poursuivre notre travail de sensibilisation, surtout concernant les activités professionnelles. Une fois que les personnes ont quitté les lieux de réhabilitation, elles doivent savoir que nous existons. L’Association Fragile pourrait aussi jouer son rôle de vecteur de communication, car à ce stade elle ne nous adresse pas de personnes pour nos ateliers. Il y a un manque d’information. »

Le quotidien à la Résidence Yamani
« Au début, nous avons mis en place une grande collaboration entre les différents membres de l’équipe. On parlait alors d’interdisciplinarité entre les corps professionnels », explique Jean-Elio Titus, responsable de la Résidence Yamani. Afin d’éviter de perturber le résident, un système a été développé en confiant à une même personne le suivi d’un groupe de personnes cérébro-lésées durant une journée. Cette personne fait appel aux autres spécialistes présents pour ce qui sort de son champ de compétences.

L’accompagnement ou la prise en soin
« Nous parlons plutôt d’accompagnement de personnes dans leur vie en fonction de leurs ressources et difficultés. Il y a peu de soins corporels. La gestion du quotidien est extrêmement difficile. Une mémoire déficiente complique le rappel des tâches et des événements les plus courants. Le résident n’a souvent pas la capacité d’initier et de planifier ses activités. Il faut prendre soin de la personne afin qu’elle puisse prendre soin d’elle même ». Par exemple, pour le matin, une personne non atteinte de lésion cérébrale entend son réveil, se lève, se lave, s’habille, mange et part travailler. Pour certaines personnes cérébro-lésées, ces activités peuvent être extrêmement difficiles. Il faut donc les accompagner et les stimuler à prendre les bonnes initiatives. Sinon, elles peuvent rester toute la journée sans rien faire.

Le saviez-vous ?

Qu’est-ce qu’un traumatisme (TCC) ?
Un traumatisme craniocérébral désigne toute atteinte cérébrale impliquant une destruction ou dysfonction du tissu cérébral à la suite d’un choc entre le cerveau et la boîte crânienne.

Quelle est sa fréquence ?
Bien que les accidents de la route en soient responsables à près de 70 %, les chutes domestiques chez les adultes et les enfants, les accidents de sport, les traumatismes par armes à feu et les enfants battus constituent également des circonstances majeures de TCC.

Quelles peuvent être les conséquences neurologiques ?
Les atteintes au niveau physique les plus apparentes sont les atteintes à la motricité et les pertes sensorielles : la paralysie (totale ou partielle), la perte d’équilibre, les mouvements involontaires et/ou difficulté de coordination des membres, troubles visuels, de l’ouïe, de l’odorat et/ou du toucher ainsi que des troubles d’élocution. L’apprentissage, l’attention, la mémoire, la concentration, la communication, la compréhension et l’expression sont des domaines qui peuvent être atteints. Des séquelles s’observent également au niveau comportemental. La victime de TCC peut avoir une apparence « normale » laissant penser qu’elle n’a aucune atteinte.